Merci Monsieur l'agent
Posté : mar. 18 oct. 2011, 17:05
Bonjour Monsieur, Gendarmerie nationale : papiers du véhicule s’il vous plait !
Il est dix heures du matin, « écologiste dans l’âme » et amateur de balade bucolique je reviens de ma promenade mensuelle à la déchetterie municipale. Que voulez vous, on ne se refait pas .En bon citoyen je ne bazarde pas mes encombrants sur les bords de la route préférant déléguer cette lourde tâche à des pollueurs patentés sans scrupules. J’ai suivi la procédure, donc je délègue. Eux peuvent balancer ces produits toxiques en toute légalité, soit dans l’atmosphère soit dans une rivière oubliée, tandis que moi j’ai la conscience tranquille et peux ensuite vaquer à mes occupations l’esprit libre. Le deal parait équitable et la vue de ces magnifiques bennes à ordures alignées provoque à chaque fois des étincelles dans mes yeux d’adolescent attardé.
Apparemment sensible à mon implication citoyenne cet agent de la force publique a tout de suite perçu qu’un danger planait sur mon humble personne. Gentiment, il m’a donc arrêté et s’empresse de vérifier l’état de mon véhicule. Tout y passe : les pneus, les clignotants ainsi que l’assurance et le contrôle technique. Vraiment sympa. Je ne demandais pas tant de sollicitude de la part d’un fonctionnaire assermenté. Timide, je laisse opérer l’expert.
Il faut dire qu’on est parfois tête en l’air et on oublis de coller la vignette verte, il parait même que certain étourdis ne contactent jamais d’assurances par pure paresse ou timidité vis-à-vis des compagnies parfois gourmandes de reconnaissance pécuniaire. Heureusement je suis en règle, ce qui semble chagriner mon bienfaiteur. Un moment j’ai peur qu’il remarque le lacet défait de ma basket gauche, une faute vestimentaire totalement prohibée sur les routes françaises depuis 1983 .Par chance j’ai des coq Sportif , un modèle pour lequel une dérogation a été voté dans la douleur le mois dernier à l’assemblée.
Consciencieux il continus quand même à décortique mon bolide, me scrute de la tête au pied pour finalement annoncer son verdict d’une voix douce et mélodieuse.
« Vous n’aviez pas votre ceinture de sécurité lorsque nous vous avons croisé ? »
« En effet, j’allais la mettre, je venais de démarrer Monsieur l’agent ».
« Oui mais vous ne l’aviez pas. C’est trois points et 90 euros d’amende. Nous allons aussi procéder à contrôle d’alcoolémie »
C’est vrai à dix heure du matin j’aurais pu vider trois litrons de rouge et un pack de bière avec mes croissants à la confiture mais que voulez vous je ne consomme pas beaucoup au réveil. Cette attention me touche particulièrement, par pudeur excessive je ne lui ferais pas la bise .Je sais ce qu’il pense
« On ne peut pas se passer de gens comme vous, la perte serait trop importante pour l’humanité. Sans compter que s’il vous arrivait un accident vous pourriez vous blesser en heurtant le pare brise, vos enfants seraient malheureux, la sécurité sociale devra rembourser vos frais d’hospitalisation aux détriments des orphelins lépreux unijambistes du pas de Calais ».
Il a raison, il veut me protéger et dire que j’ai failli prendre ça comme un contrôle arbitraire, parfois on se méprend naïvement. En fait j’ai eut une chance incroyable de croiser cet ange gardien. J’ai envie de lui proposer ma dernière radio des poumons et mon Cv détaillé afin de compléter son dossier d’inculpation mais je sens qu’il pourrait se vexer au vu d’une collaboration un brin exagérée. Je baisse donc les yeux tel un élève réprimandé pas son maitre d’école.
Merci Monsieur l’agent.
Il est dix heures du matin, « écologiste dans l’âme » et amateur de balade bucolique je reviens de ma promenade mensuelle à la déchetterie municipale. Que voulez vous, on ne se refait pas .En bon citoyen je ne bazarde pas mes encombrants sur les bords de la route préférant déléguer cette lourde tâche à des pollueurs patentés sans scrupules. J’ai suivi la procédure, donc je délègue. Eux peuvent balancer ces produits toxiques en toute légalité, soit dans l’atmosphère soit dans une rivière oubliée, tandis que moi j’ai la conscience tranquille et peux ensuite vaquer à mes occupations l’esprit libre. Le deal parait équitable et la vue de ces magnifiques bennes à ordures alignées provoque à chaque fois des étincelles dans mes yeux d’adolescent attardé.
Apparemment sensible à mon implication citoyenne cet agent de la force publique a tout de suite perçu qu’un danger planait sur mon humble personne. Gentiment, il m’a donc arrêté et s’empresse de vérifier l’état de mon véhicule. Tout y passe : les pneus, les clignotants ainsi que l’assurance et le contrôle technique. Vraiment sympa. Je ne demandais pas tant de sollicitude de la part d’un fonctionnaire assermenté. Timide, je laisse opérer l’expert.
Il faut dire qu’on est parfois tête en l’air et on oublis de coller la vignette verte, il parait même que certain étourdis ne contactent jamais d’assurances par pure paresse ou timidité vis-à-vis des compagnies parfois gourmandes de reconnaissance pécuniaire. Heureusement je suis en règle, ce qui semble chagriner mon bienfaiteur. Un moment j’ai peur qu’il remarque le lacet défait de ma basket gauche, une faute vestimentaire totalement prohibée sur les routes françaises depuis 1983 .Par chance j’ai des coq Sportif , un modèle pour lequel une dérogation a été voté dans la douleur le mois dernier à l’assemblée.
Consciencieux il continus quand même à décortique mon bolide, me scrute de la tête au pied pour finalement annoncer son verdict d’une voix douce et mélodieuse.
« Vous n’aviez pas votre ceinture de sécurité lorsque nous vous avons croisé ? »
« En effet, j’allais la mettre, je venais de démarrer Monsieur l’agent ».
« Oui mais vous ne l’aviez pas. C’est trois points et 90 euros d’amende. Nous allons aussi procéder à contrôle d’alcoolémie »
C’est vrai à dix heure du matin j’aurais pu vider trois litrons de rouge et un pack de bière avec mes croissants à la confiture mais que voulez vous je ne consomme pas beaucoup au réveil. Cette attention me touche particulièrement, par pudeur excessive je ne lui ferais pas la bise .Je sais ce qu’il pense
« On ne peut pas se passer de gens comme vous, la perte serait trop importante pour l’humanité. Sans compter que s’il vous arrivait un accident vous pourriez vous blesser en heurtant le pare brise, vos enfants seraient malheureux, la sécurité sociale devra rembourser vos frais d’hospitalisation aux détriments des orphelins lépreux unijambistes du pas de Calais ».
Il a raison, il veut me protéger et dire que j’ai failli prendre ça comme un contrôle arbitraire, parfois on se méprend naïvement. En fait j’ai eut une chance incroyable de croiser cet ange gardien. J’ai envie de lui proposer ma dernière radio des poumons et mon Cv détaillé afin de compléter son dossier d’inculpation mais je sens qu’il pourrait se vexer au vu d’une collaboration un brin exagérée. Je baisse donc les yeux tel un élève réprimandé pas son maitre d’école.
Merci Monsieur l’agent.