Ça me rappelle une histoire qui m'est arrivé l'an dernier. Je rentrais d'un restaurant avec une amie. Il y avait de la neige un peu partout.alex84600 a écrit :il leur répond: "je suis neurochirurgien, on m'attend à l'hôpital pour une opération"
Arrivés devant la boulangerie du coin, une quinqua en 106 était stationnée au milieu de la route en warnings. Elle s'approche de nous : dites, je voudrais pas rester seule avec lui, est-ce que vous pouvez rester avec moi en attendant que le samu arrive ?
Lui, c'était un gars bien bourré, la quarantaine. Type européen. Bourré, mais pas méchant. Il cuvait là, au bord du trottoir.
On appelle le samu :
Samu : Samu bonjour ?
Nous : Bonjour, y a type qui cuve sur le trottoir, il fait -10.
Samu : Il est conscient ?
Nous : Oui, il beugle à tout va
Samu : Si il est conscient, on peut rien faire, faut appeler la gendarmerie.
Le gars bien éméché continue de faire le zouave. Et laisser un type cuver dehors par -10, ça m'embarrassait. En même temps, je me voyais pas appeler les flics.
Le gus : vous inquiétez pas, je vais retrouver ma voiture
...
Le gus : je sais pas ce que j'en ai fait
On insiste un peu pour éviter qu'il ne reprenne le volant et il nous dit qu'il n'habite pas trop loin. Alors, on s'est dit, qu'au point où on en était, on pouvait peut-être le ramener chez lui.
Le gars rentre à l'arrière de la S40.
Le gus : J'y crois pas, je suis sur que c'est la voiture de tes parents.
Là, mon amour-propre en a pris un coup
Le gus : C'est pas mal comme caisse, c'est quoi, c'est une alfa ?
Moi : heu... pas vraiment, c'est une volvo
Le gus : Une volvo, je le crois pas t'as quel âge ?
Moi : ben, heu... 26 ans ?
Le gus : Je le crois pas ça, tu fais quoi dans la vie ?
Comme quoi, une S40 de 13 ans et 220 000 bornes présente encore bien. En tout cas, quand on est bourré, on s'en rend pas compte.
Il hallucinait que quelqu'un accepte de le ramener chez lui. Je sais pas vraiment ce qui m'a pris d'accepter. Peut-être le souvenir de mes soirées étudiantes, où c'était moi qui cuvait à la fraîche
Après avoir digéré le fait d'être pris pour un fils à papa, je lui fait la causette pour qu'il reste sage. J'avais qu'une envie, que tout ça se termine au plus vite.
Il renchaîne :
Le gus : Je suis neurochir'
Moi : Nan, tu déconnes ?
À ce moment il nous a fait tout un cinéma sur les gosses qui crèvent sur son billard.
Après 10 minutes de route, on finit par arriver là où il disait habiter. Bâtisse de caractère avec une immense piscine. Là, je m'suis dit qu'il devait effectivement être neurochirurgien.
Il était content qu'on l'ait ramené chez lui. Il voulait nous proposer un verre. Il a tenu à nous a faire la bise. Il puait l'alcool.
J'étais bien soulagé que tout ça ait bien fini. J'avoue qu'au début, j'ai regretté un moment de l'avoir fait monté.
Cesson-Sévigné, c'est la seule ville que je connaisse où, lorsque l'on croise un poivrot sur le bord de la route, c'est un neurochirugien