remy480julien a écrit :olimapijulo a écrit :remy480julien a écrit :Ça me fait frémir de lire ces problèmes de stationnement pour organiser un simple resto...
Mon Dieu protégez moi de ça !
J sais pas comment vous pouvez supporter ça. C est pas une critique hein. Je sais JUSTE pas comment vous pouvez supporter ça ?
Je présume qu il faut être né là pour ça ?
Allez au hasard et si c était pour avoir plus de chance de trouver un
Bon job ?
Ha oui.
C est une question de priorité alors.
On a pas tous les mêmes.
Et tant mieux.
Allez Julien ( ou Remy désolé je ne sais pas ) , outre le fait de "kiffer" comme vous la 480 je m'amuse parfois a écrire humblement des petits billet d'humeur un peu cynique à mes heures perdues.Et justement j'en ai un qui colle un peu a cette remarque, certaines expressions sont régionales mais je pense qu'on comprend quand même l’état d'esprit. c'est peut être un peu Hs pour le thème resto mais bon ...et puis le 18 je pourrais vous expliquer les 'expressions que vous n'avez pas capté"
Partir un jour,
20-04-2011
En mode pause après une fin de semaine éprouvante, adossé à la machine à café « commerce équitable » j’attends avec impatience que retentisse la sonnerie virtuelle de dix-huit heure pour me précipiter dans le parking afin de profiter d’un week-end bien mérité. Des minutes de présence, non productives au possible, mais fortement suggérées dans le milieu professionnel….
Une conversation anodine débute pour trois de mes collègues au sujet d’un pseudo séducteur très en vu de la gente féminine, pour le coup on n’est donc très loin de la norme Itil abordée dans un autre article. D’une oreille j’écoute, amusé, ces gloussements féminins .Comme souvent j’ai la tête ailleurs, le regard plongé dans mon gobelet en plastique colombien recyclable. Je hume ce nectar lyophilisé à la manière du gringo de « Jacque Vabre » . Provocateur par nature, j’exécute un retentissant gargarisme histoire de couper court à ces « cancans » sans intérêt pour moi à cet instant de la journée.
Raté !
Malgré l’indécence de ce geste je ne remarque aucune réaction notable de l’assistance. Les gredines sont manifestement habituées à mon manque de savoir-vivre et n’en tiennent pas compte. Déçu, je ronge donc mon frein un peu à l’écart des ces potins dignes de « gala ».A l’aide de ma touillette en plastique naturel je me délecte du sucre prisonnier au fond du splendide récipient. Une dernière lampée me permet de confirmer que ce café est bel et bien indigne de mon statut.
Réveillé par ce breuvage dégoutant, je sors de ma léthargie. Sans trop réfléchir, Je lâche une phrase, sortie d’on ne sait ou, afin de provoquer une nouvelle fois l’auditoire féminin : « ce gars il est pt’ êt archi d’ taille mais faut voir c’ki croche comme belettes pas d’ forme …. » .
Aie !
La messe est dite. Le décor est planté. J’ai fait une boulette.
La phrase ne passe évidemment pas inaperçue, elle génère aussi une incompréhension totale. Six yeux maquillés m’interrogent. Elles m’ont démasqué dans un instant de faiblesse . J’ai dévoilé mon appartenance au clan des provinciaux, bien pire au clan des havrais. Le Havre, la ville de mon enfance, son « peurt » sa plage, ses magnifiques forêts et surtout son accent …particulier
Oui, c’est vrai, parfois des relents se font entendre, et alors ? Celui-ci m’a échappé et je dois avouer que je ne l’ai pas vu venir. Ben oui les filles “J'sui du Hav’ , « et pi dé » ça vous défrise ?
Il faut savoir que tout bon Havrais n’aime pas les parisiens, des parvenus qui ont de grosses voitures allemandes et partent en week-end à Deauville. Ceux qui remplissent deux caddies à Carrefour et ne se jettent pas sur les produits « Pouce », les articles qui sont tout en bas des rayons et obligent les pauvres au dos ravagé à se baisser péniblement. Tu n’as pas de « rond » ? Alors va chercher ta pitance et ramasse les victuailles positionnées à ton niveau social espèce de « va nu pieds » !
Je me suis dévoilé et je ne peux faire marche arrière face aux trois « fouinardes » évidement dédaigneuses à l’égard du « bouzeux » qu’elles dévisagent maintenant avec condescendance. Je me transforme donc en Pokémon Provincial et lance mes attaques virulentes.
Je vais m’occuper de vous les « roulures » parisiennes, « Hooo sa va chier des bulles » j’ai déjà oublié les douze années passées loin de ma Normandie natale et « re »-devient ,en un clin d’œil, le havrais plein d’a priori . Alors comme ça vous faite les malines les « pisseuses » ? alors que vous habitez toutes dans une « tole » de 20 mètres carré avec une seule fenêtre, enfin quand je dis fenêtre le mot est galvaudé, on devrait plutôt dire meurtrière. Vous me direz, pour « matter » le périphérique ça suffit bien.
On le sait , au journal de vingt heure ils le disent : les parisiens payent des loyers astronomiques, leurs « bezots » n’ont jamais vu de « vak »,ils « marnent » comme des esclaves avec leurs « roupanes» de banquier et leur « minouse » de cadre .Alors oui , vous allez me dire « C'est qu'dal ca » tant que la « tikette » tombe à la fin du mois, reste qu’ à la fin de la journée « y peuv plus arker et c’est direct le page pour pioncer » des vraies journées de « barjot », tu parles d’une vie. En plus « ça fouette et y fait archi chaud» dans leur métro « ça shlingue pire que la cfr, si t’es malocoeureux t’as intérêt à te boucher l’tarin »
Justement une des trois collègues en question aborde le cas d’un de ses cousins très éloigné qui investie dans une association cauchoise dont le but est alphabétiser les indigènes… oups ! les habitants. D’après elle l’électricité parvient péniblement à se démocratiser aux abords de la porte océane, elle se félicite d’avoir profité de son séjour la bas pour se débarrasser de ses billets de 100 francs toujours d’actualité dans certains quartiers de la ville haute. Son cousin, un notable ouvrier spécialisé l’a reçu dans sa « turne » au kolkhoze. Lui c’est un privilégié, un contrat professionnel béton : « cdd en alternance à mi temps » depuis 12 ans chez un maréchal ferrant. Du coup Il a pu troquer sa calèche contre une Trabant flambant neuve. Équipement fort pratique pour se rendre au bal musette et au meeting des amis de l’URSS.
Non « mais dé ».J’ai eu envie de lui jeter un « bitar» à la « greugnasse », sans rire « sont rien d'taille ces clichés la » ; Comme si on était des demeurés dans le 76. « se fé po chié elle » de parler comme ça de ma ville. « tin azy ça me casse les rouleaux » : C’est vrai quoi, moi je le sais que c’est « batte le Hav’».Elles ne connaissent pas, elles n’ont jamais contemplé cette luminosité magique le soir à la plage, le calme du centre-ville et la fluidité de la circulation. Sans parler de La forêt de Montgeon, ce poumon vert quasiment en centre-ville, l’immense parc de Rouelles, les mouettes, le petit port… j’en passe et des meilleurs. De plus, Il suffit de faire quelques kilomètres pour flâner à Honfleur ou sur les falaises d’Etretat. La Normandie c’est beau « non de diou ».
Pour tout bon provincial, les parisiens passent tous leur vie à courir, tel des extra-terrestres programmés à stresser dans les transports, bloqués dans les embouteillages et respirant avec plaisir les gaz d’échappement du périphérique. Un autre cliché bien ancré, c’est bien connu à Paris on gagne plein d’argent et c’est d’ailleurs pour ça qu’on y va. Les mercenaires qui s'y aventurent ne pensent qu’à ça. Ils abandonnent famille et amis juste pour l’appât du gain, pour mieux frimer sur la côte d’Azur ou à Courchevel durant les vacances. Ils ne sont pas partis par obligation mais obligatoirement par snobisme et ambition dévorante. Méprise quand tu nous tiens ! Vivre en région parisienne, comporte des bons côtés indéniables: des possibilités d’évolutions professionnelles réelles pour tous, une vie culturelles diversifiée et surtout on y rencontre des gens venus de partout ce qui apporte une réelle ouverture d’esprit. Je ne compte plus les fois où j’ai entendu lors de mes nouvelles rencontres l’indéboulonnable reflexion : partir à Paris, moi ? Non jamais ! Pas une soirée ou ne se glisse cette phrase fatigante lors des week-ends en province. Cette petite remarque glissée avec un jugement sous-jacent. La plus part du temps ils enchainent sur les inconvénients parfois justifiés, souvent fantasmés, rarement constatés. Pourtant, connaissant la musique, je ne leur demande rien.
Alors , Paris, Le Havre , Lyon ,New York, Marseille même combat . On trouvera toujours à critiquer son voisin et ses choix de vie. Une peu de tolérance que diable ! La province c’est sympa mais parfois ennuyeux, les grandes villes demeurent plus dynamiques mais rapidement étouffantes. Peu importe où l’on vit l’important c’est d’y trouver son compte.