MEGA HS time !!
Même que c'est pas bien pour un modo... Grave sa mère, j'te dis pas.
nicostet42 a écrit :Faux: Capes et Cafep (le capes du privé) sont les mêmes concours (exactement les mêmes: mêmes sujets, mêmes correcteurs, même examinateurs), mais les résultats sont publiés sur deux listes différentes (pas les mêmes postes)
Et puis si tu regardes les rapports de jury, le pourcentage de réussite nombre de candidats/admis au concours est favorable au public...
Que veut dire cette dernière phrase ? Que le ratio "nombres de candidats/nombres de reçus" est plus significatif dans le privé ? Certains se tournent effectivement vers le CAFEP, après avoir tenté de nombreuses fois le CAPES, car le nombre de postes à pourvoir ne cesse de diminuer.
Le jour où nous avons passé les oraux du CAPES, nous étions réunis à l'IUFM de Saint-Denis avec les candidats du privé et pour le CAFEP, il y avait plus de places à pourvoir (dans les 80) que de candidats (en lettres classiques).
Pour le CAPES, plus de 800 candidats admis à l'oral (donc combien à l'écrit ?) et 345 postes à pourvoir, cette année-là (l'année suivante, 335, puis 245...).
Mais je conçois que ça peut dépendre des filières.
Nicostet a écrit :Moi aussi je croyais que le diplôme était pour une zone et qu'on ne pouvait pas partir... FAUX! C'est un diplôme nationnal (sauf qu'on ne le sait, la plupart du temps, pas quand on s'inscrit, j'en faisait partie), et j'ai des amis qui ont passé le concours privé qui se sont retrouvés à Créteil aussi. Ma copine devait partir là bas, mais s'est rabatue sur un poste de 12 h vers Lyon pour éviter de partir... paye: 900€ par mois... après 5ans d'études, et debout tous les jours à 6 heures, couché tous les jours à minuit, pas pour regarder la TV, mais pour bosser; prof qui débute, 5 niveaux pour 12h, dont des terminales... Il n'y avait qu'une pause le dimanche... ça fait pas bizarre de lire ça?
Non, ça fait pas bizarre, sauf que ceux qui me connaissent savent que si j'assure la permanence de nuit sur le forum, c'est pas pour glander sur les schémas du CEM... Mes nuits de cette semaine ont duré entre 3h30 et 4h45 (semaine des conseils de profs, pas possible de rentrer avant 20h30) et dimanche dernier, fallait que je m'avance, donc 12h de boulot entre 14h et 2h30. Donc minuit, pour moi, c'est tôt.
Désolé de la méprise sur l'assurance d'avoir un poste dans l'académie du passage du concours, mais les deux amies de notre promo qui passaient le CAFEP ne le savaient sans doute pas et elles ont bien eu un poste dans l'académie où elles avaient passé leur concours. Et elles aussi étaient issues de familles de profs du privé. C'est pourquoi je pensais que l'info était vraie. Toutes mes excuses.
De toute façon, l'idée de "se rabattre sur un poste moins payé" est simplement... inconcevable pour moi : lorsque tu es muté, c'est comme ça et c'est impossible de se rabattre sur quoi que ce soit... Et si tu n'es pas d'accord, bah, selon la formule consacrée : "Vous vous exposez à perdre le bénéfice du concours".
nicostet a écrit :Ensuite, la réussite du concours dans le public assure un poste de 18h et payé 18h même si on ne fait pas effectivement les 18 heures (je connais beaucoup de gens comme ça), et on ne perd pas le bénéfice du concours, sauf démission.
Dans le privé, la réussite du concours assure un PREMIER poste de 9h EFFECTIVES, payé 9h. Si par la suite il y a des pertes d'heures, on perd le bénéfice du concours si on refuse d'accepter n'importe quel poste en France... et il n'y a pas de points (de pacs, d'ancienneté ou autre) dans le privé, c'est sur entretien avec les directeurs pour avoir un poste...
Les profs payés 18h alors qu'ils ne les font pas, à part pour les TZR qui viennent de terminer une période de remplacement et attendent une nouvelle affectation (attente qui ne dure généralement pas, tant les besoins sont nombreux, parfois/souvent moins d'une demi-journée), ce sont des légendes urbaines...
Nicostet a écrit :Alors là encore, des idées reçues...
(Moi j'ai été toute ma scolarité dans le public, donc je connais. J'ai choisi le privé pour ne pas parler de syndicalisme en salle des profs)
Belle contradiction performative, au passage.
Ma première gueulante en salle des profs lorsque j'étais stagiaire : "J'ai passé un concours pour enseigner, pas pour faire de la politique".
Tous les collègues que je connais et que je fréquente hors établissement ne parlent pas politique, et même, on se marre avec ça. A la limite, les anciens, mais le discours a, je pense, beaucoup changé. J'en entends même avouer qu'ils jouent en bourse, c'est dire !
Non, non : on n'a pas tous des Lada et la carte du PC !
nicostet a écrit :Tu parles de 24 élèves dans ta classe... et bien on ne fait pas le même métier, effectivement, moi j'en ai 31 par classe (collège) et il y a de tout, avec des petits caïds sans le sous, et des petits péteux dont les parents refusent de croirent que leur cher petit est odieux... mais dans le privé, les profs sont traité comme de la m...e par certains parents aisés, c'est pas facile à vivre, il y a encore moins de reconnaissance que dans le public... surtout que des parents croient que l'inscription qu'il payent c'est pour payer les profs!
Etre prof à 10 min de Deauville, tu crois qu'on est considéré comme les cadres sup' qu'on est censé être, selon les documents administratifs ? Blague à part (et surtout parce que je ne suis pas concerné par ce que je viens de dire, c'était juste pour la boutade), je te rejoins sur la façon dont les profs sont perçus comme de la m#rde : dans le public, l'idée de nombreux parents, c'est que ce sont leurs cotisations qui nous paient et le raisonnement est le même. La différence, c'est qu'eux déposent leurs enfants à tel endroit parce que c'est comme ça, ils ne s'en préoccupent pas, la loi dit que l'école est obligatoire jusqu'à 16 ans et c'est comme ça. Beaucoup trouvent déplacé que tu les appelles : tu es un fonctionnaire, et de la même manière qu'ils n'aimeraient pas qu'un fonctionnaire d'un autre corps les appelle pour qu'ils justifient de telle ou telle chose (une absence, par exemple), "c'est pas l'école qui va m'faire chier et j'élève mon gamin comme j'veux !" Pour eux, l'école, c'est comme la Poste et ils sont en droit d'exiger, de réclamer ou de critiquer : c'est le service public, on peut gueuler, quoi.
24 élèves, c'est le max autorisé en ZEP, où travaille ma femme, avec des caïds sans le sou qui sont arrêtés pour cambriolage alors qu'ils sont en sixième. Enorme : chez une mamie, en plus !
Moi, je travaille dans deux établissements, dont l'un est craignos, mériterait la classification ZEP (car il répond aux critères), mais entre Cabourg et Houlgate, cela ferait tache de mettre une ZEP et ferait fuir les potentiels touristes... En tout cas, les classes y font plus de 24 élèves... Et j'y fais 6 heures.
Dans l'autre établissement où je travaille, milieu rural, dirigé de main de maître, mon effectif :
- deux groupes de latinistes 4è, 2 x 3h, 31 élèves ;
- un groupe de latinistes 5è, 29 élèves ;
- un groupe de latinistes en 3è, 23 élèves ;
- et une classe de 3ème en français, 27 élèves (l'an dernier, 29).
D'où 21h30 hebdomadaires, mais 22 en réalité, car je fais systématiquement l'heure de vie de classe, normalement par quinzaine. Si comme tu le répètes "nous ne faisons pas le même métier", tu avoueras que les effectifs sont assez proches. Toutes tes classes font-elles 31 élèves, ou seulement la plus nombreuse ?
nicostet a écrit :Pendant que tu parles des conditions de travail: t'as déjà mis les pieds dans des établissements privés? On est loin des moyens dont disposent les établissements publics en terme d'équipement hi-tech... Va faire ce que demandent les inspecteurs (je pense à l'utilisation de l'outil informatique) lorque tu n'as pas de salle info... Quand je vois des collèges publics avec un poste par élève, des vidéoprojecteurs, ça fait rêver... Moi, je suis obliger d'intéresser les élèves avec les moyens du bord... (là aussi, je sais de quoi je parle, j'ai des amis en ZEP qui ont un matériel alluscinant... et 15 élèves par classe... et parfois ils sont dédoublés... même en maths)
Si je ne suis pas allé dans un collège privé depuis plus de dix ans, je vois que tu n'as pas plus mis les pieds dans un collège public depuis longtemps : moyens
high tech, je me marre, de la science-fiction, oui ! Faut pas croire que les reportages de la télé montrent les établissements moyens. L'autre jour, j'envoie des élèves chercher des dictionnaires pour un exercice d'étymologie : pas un seul Larousse (le Robert, n'en parlons même pas) dans tout l'établissement. Et l'unique lecteur de DVD fonctionnant dans tout l'établissement, que tu dois réserver, sinon, c'est la guerre...
Pour le parc informatique, un poste par élève... de 3è, alors ?? Euh là, il faut y aller voir, c'est pas vrai ce qu'ils disent dans "7 à 8" !
Pour la ZEP, ma femme y entame sa 4è année. Alors tes amis doivent déjà te dire que tous les dispositifs d'aides et compagnie sont en train de sauter, les uns après les autres, vu que la dotation horaire globale est en en train de fondre pour tous les établissements.
nicostet a écrit :Dans mes classes, j'ai des familles où il n'y a qu'un parent qui travail
J'ai écrit que
sur une classe de 24 élèves,
seul un parent avait du taf.
Un seul père de famille sur les 24 "familles" de la classe, et tous les autres pères et mères au chômage. Ca, c'est pour la ZEP où travaille ma femme, mais le collège dont je dépends présente un profil en-dessous du seuil de je ne sais plus quoi, mais qui fait dire aux autorités concernées que le collège aurait vraiment mérité la certification ZEP.
nicostet a écrit :Dans le privé, ce qui est sûr c'est qu'il y a globalement plus de mélange que dans le public où on a soit les quartiers très pauvres, soit les quartiers très riches...
Dans le privé, l'absence de carte scolaire suprime cela (du coup dans le public, ça va devenir pareil).
Bah justement, la carte scolaire a permis d'empêcher la fuite des capitaux/cerveaux (humour). Et elle fonctionne encore : à part dans les JT de la télé, de nombreuses familles trouvent qu'il est profitable que leurs enfants grandissent au sein de la diversité qui sera leur quotidien dans l'avenir. En tout cas, les établissements "tous riches" ou "tous pauvres", on peut pas généraliser : ça dépend trop de l'implantation (centre-ville ou campagne, déjà...).
nicostet a écrit :Tu dis qu'un chef d'établissement peux refuser un élève... Tout dépend de l'établissement, nous on est ouvert à tous les élèves, sans sélection... On récupère les élèves qui se sont fait virer des autres établissements... et on leur envoi les notres... comme ce qui se passe dans le public lorsqu'il y a conseil de discipline et expulsion...
Comme tu l'écris, tout dépend de l'établissement. Reste qu'un chef d'établissement du public peut être attaqué parce qu'il refuse un élève, alors qu'un chef d'établissment du privé peut choisir. Pouvoir/ne pas pouvoir, c'est de ça dont je parlais. La politique d'ouverture, merci, ça va, je connais. J'ai passé le CAPES pour bosser dans le public, quand même.
nicostet a écrit :Moi je suis à l'échelon 4 (4ème rentrée cette année en comptant l'année de stage), titulaire du Capes/cafep, sur un seul établissement . 1470€ ISO comprises. Donc finalement, c'est plus de 100€ de différence, à moins que tu n'aies droit à une majoration de salaire de 1 à 3% pour la zone géographique (que les profs du privé ne touchent pas de toute façon)...
Je comprends pas : tu as quel diplôme au final ? Tu as passé les deux ?
Non, pas de majoration pour la zone géographique, mais comme je suis sur un service partagé, j'ai une majoration de ma 18è heure, comptée comme une HSA ou HSE, je sais pas.
nicostet a écrit :Désolé d'avoir fait une réponse aussi longue, mais quand j'ai lu ton ignorance (ou plutôt les idées reçues) du domaine de l'enseignement privé, j'étais obligé de répondre...
Fallait pas te sentir obligé !
Apparemment, j'ignorais certaines choses, mais ton ignorance n'est pas négligeable non plus.
Sachant tout ce que tu sais, pourquoi avoir choisi le privé, puisque tu sembles avoir eu à coeur de faire la calcul précis de ce que tu ne gagnais pas, par rapport au public ?
Uniquement pour ne pas entendre parler de politique ? Alors
come join the band, parce que la politisation des profs, maintenant, ce n'est qu'une... idée reçue.
En tout cas, merci des précisions sur le CAFEP ! Il y a encore deux questions qui me taraudent : quand un prof du privé ne suit pas le
Programme des Instructions officielles, que risque-t-il ?
Ma belle-mère est très impliquée dans un établissement privé où ses enfants ont fait leurs études et ne cesse de me rappeler des cas graves (genre, un élève qui répond... Ouaaaah, le blouson noir ! Insurrection !), mais surtout, s'étonne que certains profs ne suivent absolument pas le programme (par exemple, du Maupassant à tous les étages...).
Et aussi, à quelle fréquence les profs du privé sont-ils inspectés ?
Pour conclure, j'ai un taf certainement plus facile que d'autres et l'inverse est également vraie, mais j'le fais à plein temps et j'adore ça. Je rejoins Daca, lorsqu'il dit que les gens habitués au confort finissent par n'y plus faire attention : je dépends d'un collège qui est assez chaud, et quand je travaille dans l'autre, plus calme, mieux cadré, je suis effaré d'entendre mes collègues se plaindre d'attitudes qui sont le quotidien du premier établissement dont je parlais.
"Aaaaaaah laaaaaalaaaaaaaa, mais chez toi aussi, il est bavaaaaard ? Mais quelle pipeleeeeeette, celui-lààààààààà !"
Euh c'est ça, un "problème" pour eux ? Oui !