(je rejoins un peu François mais j'avais commencé ma prose avant lui, donc je poste quand même

)
Il ne faut pas oublier quand même que le Français moyen achète une voiture française parce que c'est dans la nature des gens d'être protectionniste, surtout dans ce domaine, et peu importe si elle n'est pas fabriquée sur le territoire ou que sa fiabilité est mise en cause ! De toute façon à ce sujet certains magazines encenseront les marques nationales tandis que d'autres n'auront d'yeux que pour les allemandes premium.
Concernant le prix, je ne pense pas que les françaises soient moins chères que les autres. Il y aurait une logique commerciale si c'était le cas mais malheureusement il suffit de regarder la concurrence et à prestations, catégories, équipements égaux, les prix se tiennent ou jouent même leur défaveur.
Cela étant dit je ne trouve pas cela anormal de vouloir privilégier un "enfant du pays", on le ferait tous et ce n'est pas typiquement "franchouillard" : les italiens achètent des Fiat et Alfa (ils ont oublié malheureusement la prestigieuse histoire de Lancia ce qui la conduit à son déclin), les espagnols Seat, etc. Inconsciemment (ou pas) on pense que c'est mieux pour l'économie du pays, que ça favorise l'emploi, le développement technologique, etc.
Par contre, regardez en Belgique par exemple, où les marques nationales ont fermé leurs portes depuis les années trente (et encore elles faisaient partie du segment qu'on nommerait "premium" maintenant), il y a beaucoup plus d'équilibre dans la distribution des marques européennes, et ce malgré les nombreux contrats de leasing que les entreprises proposent comme avantage en nature à leurs employés. On y trouve donc pas mal de Volvo, Audi, BMW, Mercedes, Opel et autres, ainsi que les trois marques françaises mais aussi des japonaises, dont l'importation n'a pas été bridée

à partir des années 70.
Tout cela pour en venir au fait que la culture de la voiture ancienne, de collection ou youngtimer, vient aussi (et surtout ?) d'un certain patriotisme, avant même de parler de prix d'achat.
Pour en revenir aux Saab, je trouve la cote des 900 exagérée par rapport aux Volvo contemporaines. Peut-être est-ce qu'il y a eu plus rapidement un "effet collector" ou la création intrinsèque d'un club de saabistes ? Le côté exclusif de la marque, le prix d'achat en neuf qui les classait directement dans la catégorie des voitures des "gens qui savent".
Il y a 30 ans (je parle de la période que je connais et en Belgique toujours — mais c'est valable pour les années antérieures et
a fortiori postérieures et je pense dans les autres pays également) chaque marque était porteuse d'une image qui lui était propre et qui n'a pas tellement évolué, ou à force de grands coups marketing.
On n'achetait pas une Saab sur un coup de tête, c'étaient sont des voitures qui avaient une image de haute technologie, de voiture d'ingénieurs, presque inaccessible pour le commun des mortels, ne fût-ce que par leur budget, alors qu'une Volvo on l'achetait parce qu'on était un bon père de famille et qu'on voulait protéger nos passagers, sans tenir compte d'une quelconque recherche esthétique, et qu'on investissait dans une voiture durable.
Du coup, quand Volvo a sorti une 480 bourrée d'électronique, avec une ligne futuriste, dédiée aux jeunes cadres dynamiques sans enfants, seuls certains
aficionados de la marque ont passé la porte du concessionnaire pour acheter la deuxième voiture de la famille et s'en sont mordus les doigts quand ils ont découvert qu'elle n'était pas aussi fiable que leur 240 DL ; certains
Volvo addicts les ont gardées un bout de temps parce que c'était une voiture originale et une belle initiative de leur marque fétiche mais ils sont peu nombreux. Les autres clients, qui n'ont vu en elle qu'un beau petit coupé sportif ont été déçus de ses performances modestes et par les pépins divers et les ont revendues après trois ou cinq ans pour passer de l'autre côté du Rhin. Il suffit de regarder les annonces, combien de 480 n'ont connu qu'un ou deux proprios ?
Maintenant je crois en effet que la cote est en train de remonter. Il suffit de regarder ce que les magazines publient comme chiffres, ça influencera sans aucun doute le prix de vente dans les mois à venir. Il n'est plus rare de trouver des 480 à vendre aux alentours de 2000 euros et on en trouve quelques unes qui dépassent largement ce prix, que ce soit justifié ou pas par leur état ou leur rareté.