L’année dernière j’ai essayé un voiture, que dis-je une voiture, plutôt un bolide. En effet, connaissant mon attirance pour les belles mécaniques le père noël avait déposé une « box » contenant un bon pour deux tours de piste au volant d’une des quatre bagnoles suivantes : Aston Martin Vantage, Porsche Carrera S, Lamborghini SuperLeggera ou Ferrari F430.
Premier dilemme : Laquelle choisir ? Exit la Porsche étant donné qu’il n’est pas exclu que j’en possède une un jour (pas ce modèle mais une plus simple on peut toujours rêver), l’Aston Martin est certes sympa mais pas « stratosphérique » par rapport aux deux restantes donc sensiblement influencé par mes fistons j’ai finalement choisi la Lamborghini.
Caractéristiques de la bête en quelques chiffres : V10, 0 a 100 en 4 secondes, 530 chevaux, vitesse maxi supérieure à 300 KM/h pour la modique somme de ..On s’en fout ce n’est pas le sujet.
Pour les curieux ,Mr Wiki est assez loquace sur le sujet :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lamborghin ... perleggera
Un peu impatient et nerveux je me rend donc sur la piste de Marcoussis dans le 91
http://www.circuitsespaceplus.com/circuit.html
Deux premiers tours de pistes à quatre personnes dans un Hummer H2 , un passage de reconnaissance très lent, ou le conducteur nous donne quelques conseils sur l’attitude à adopter au volant des bolides, les règles de sécurités , la manière d’appréhender les virages et deux trois bricoles que je n’écoutais évidemment pas puisque je scrutais l’intérieur du gros 4X4 américain. Le Hummer , Ou la la , ce que c’est pataud comme engin ! Pour résumer, un seul mot me vient à l’esprit « lourdingue ». Pourtant bien pourvu musculairement parlant, je peinais presque à fermer la porte de l’engin. A quoi peut bien servir ce type de caisse ? J’ai envie de dire : frimer et hurler tel un dératé des refrains de Rap Gangsta. Au States on parade en Hummer dans les clips il faudrait que je regarde sur M6 si M.Pokora se la pète en Duster dci pour rivaliser. A l’intérieur, les sièges sont plus moelleux que ceux de la salle d’attente d’un gynéco de St Germain en laye, les vitres (ou meurtrières) génèrent une ambiance étouffante et la bassesse du toit renforce cette impression d’écrasement. C’est clair, on n’est pas dans un Espace. Pourtant c’est relativement spacieux aux abords du cockpit et presque vaste au place arrières .Les plus lubriques d’entre vous imagineront sans difficultés les pire scenaris Dorcelien sur les sièges en cuir. Un instant j’ai vérifié sous la banquette s’il n’y trainait pas une grenade oubliée par le Soldat Ryan. Tandis que le mec déblatérais son speech je me voyais dans un blockhaus, prêt à sortir un fusil et dégainer sur tout ce qui bouge. Oui, on sent bien la vocation militaire initiale de l’engin, la qualité de fabrication et les finitions restent correctes mais loin de la référence des berlines Allemandes ( La phrase favorite de journaliste de turbo). Pour enfoncer le clou je jette un rapide regard sur la consommation instantanée du mastodonte : 25 litres /100 voir 30 litres/100 …et nous roulions à 30 km/h….Cette sommaire description n’est qu’un détail, je ne suis pas venu pour faire du sur place dans un lourd 4×4 fabriqué par les justiciers autoproclamés de notre bonne vieille planète.
Non, Je suis venu pour Elle, la Lamborghini, la féline, l’italienne, fantasme sur 4 roues de tout homme normalement constitué.Elle est la et n’attend que moi, prête à bondir à dévorer cette piste sous mes coups de volant experts. Je m’y crois à mort. Le nouveau Ricardo Tubbs ,du regretté Miami Vice idéalisé lors des dimanches après-midi de mon enfance, va renaitre de ses cendres. Je vais défoncer la barrière et quitter cet enclos étouffant, rendre sa liberté à cet objet de convoitise trop souvent virtuellement bafoués par des gougnafiers avides de tunning. Tel un cavalier aguerri et son pur-sang, je nous imagine arpentant le désert de la Sierra Leone. Nous ne ferons qu’un dans une relation presque amoureuse. Les nombreux chevaux prisonniers de cette magnifique carrosserie orange doivent s’exprimer en pleine nature, à nous l’Autoroute A13, le regard médusé des promeneurs en clio, à moi la chaleur moite du bord de mer de Deauville et son casino bourgeois. Elle me rend dingue dingue avec son poum poum short.
Mon instructeur d’un jour me tape sur l’épaule « Monsieur c’est votre tour, installez-vous s’il vous plaît ! »
Retour à la réalité, je tente de m’installer confortablement à bord du missile. Déjà pour le confort faut oublier. Première constatation si tu es riche il vaut mieux être petit et fin, ça tombe bien je n’ai aucune des trois caractéristiques. Un compteur gradué jusqu'à 340, Le tableau de bord plutôt futuriste, cette position au ras du sol .Bienvenue dans le monde des Gt, c’est kiffant comme trip. Cerise sur les gâteaux, le bruit, que dis-je le bruit ? le son, la mélodie du V10 résonne dans mon dos compressé et malgré tout tremblant.
L’instructeur radote, insiste sur ses conseils, me jauge du regard. En fait, il commence à me casser les bonbons avec ses conseils, s’il continu je mets ma tenue de cavalier et je m’échappe avec ma nouvelle fiancée orange. Premier tour prudent, ça accroche grave la route, pour le deuxième je pousse un peu sans savoir jusqu’où je peux aller et les lacets vont rapidement modérer mes velléités. Les malins ont disposés des chicanes aux seuls endroits où on pourrait accélérer…pas con les mecs.
En résumé, comme tout le monde, je fais mes deux tours, timide dans la négociation des virages, je ne veux pas abimer la belle. Je pousse maxi à 150 sur la mini ligne droite à ma disposition, toujours impressionné par ce bijou. Je slalom entre une Ferrari et une Aston Martin Je profite des moindres sensations. Ce fut court, bon et frustrant. Je garde un petit arrière-gout de « pas assez » , un peu comme si Monica Belluci m’avait montré un bout de tétons et la naissance de ces bas pour finalement se rhabiller et se barrer en rigolant.
Je l’a fait rugir une dernière fois, nous nous quittons
Elle me regrette déjà, c’est sur.