Hier soir, je suis parti sur un viognier du coin du Ventoux, un "Secret de famille" de chez Jaboulet. Très sympa. Minéral ET floral, équilibré mais vivant, un viognier, quoi, mais particulièrement... bon.
Et puis il y a quelques semaines mon père a sorti ça de sa cave...
Bouzy rouge Camille Savès de 1996, un pinot noir du vignoble champenois (on est passés a minima pas loin lors du meeting champenois).
"Confidentiel et rare", "vin rouge le plus septentrional de France"... Tout ça a attisé ma curiosité.
Surprenant, très surprenant.
A l'ouverture, d'abord, j'ai failli vider la boutanche dans l'évier. Du vinaigre, avec un léger goût de carton. Mais il y avait un très subtil soupçon de reviens-y qui m'a conduit à l'épargner. 1996, ça commence à faire vieux même si c'est une super année, on va le laisser se déplier le bougre. On l'a laissé s'aérer, puis j'ai retenté une demi-heure après ouverture : wow. Une tuerie ce pinard. Je suis pas un adepte du "
oh çui-là y sent la fraise et la groseille", passque pour moi un pinard doit avant tout sentir le pinard, mais là y a des notes de fruits rouges à profusion. Des notes d'épices, aussi. Et puis un côté tannique, mais très doux, velouté. Une belle rencontre.
Ah et puis il y a eu ça, aussi...
Ce chasse-Spleen 1975, dégusté avec des amis d'enfance en pleine forêt pour fêter nos 40 berges...
Je ne commenterai même pas. Un des nectars les plus délectables que je me sois enfilés. Ca glisse tout seul, c'est doux, équilibré, ... C'est comme ça que j'aime les Bordeaux, pas autrement. Il y a l'âge, mais là en plus le pif a été conservé dans des conditions optimales (le pote qui l'a apporté est sommelier dans des grands restos, du coup il a racheté une boutanche à un fournisseur dont il est sûr). J'ai déjà bu plusieurs bouteilles de mon année de naissance, y compris dans des conditions meilleures qu'en pleine forêt, et c'est le premier qui déchire autant sa mémé. Une beau souvenir, un beau partage entre potes aussi.
Sinon pour le reste, je suis pas mal tourné vers les Bourgogne, blancs comme rouges (le souvenir ému d'un Pommard 1971 dégusté il y a une vingtaine d'années me poursuivra à jamais), les Côtes-du-Rhône aussi (dont le Rasteau, dont j'ai découvert récemment qu'il y avait pas mal de piquette, soit, mais aussi des bouteilles totalement bluffantes pour pas cher du tout), pas mal d'Alsace aussi forcément - j'habite au milieu des vignes et sur la Route du Vin qui traverse l'Alsace du nord au sud - (un verre de muscat avec une flammekueche ou un bout de Munster dégoulinant, un Gewutztraminer- ou pinot gris - ou muscat - vendanges tardives voire sélection de grains nobles avec un foie gras ou un Roquefort, un bon Riesling avec une choucroute ou du poisson...), et puis de temps en temps des trucs un peu plus exotiques, chuis open... J'ai d'ailleurs récemment goûté un vin rouge d'Australie sur base viognier (il devait y avoir genre un peu de Syrah avec), c'était une tuerie absolue.
Le tout avec modération, bien entendu.
Et +1 sur la remarque de Gégé sur le vin bio, on boit tellement de saloperies cancérigènes et/ou perturbateurs endocriniens avec le pif non bio... Mais pas toujours évident de pratiquer.
